
Depuis son annonce, Karma: The Dark World me fait de l’œil. J’ai beau ne pas aimer l’horreur, les trailers présentent un jeu qui semble parfaitement maitriser sa mise en scène, en plus de dévoiler un univers intriguant. Et l’essai d’une démo d’une trentaine de minutes n’a fait que confirmer mon intuition.
Je n’ai pas vu grand chose de Karma. Une démo de trente minutes, c’est finalement assez peu pour se représenter la qualité d’un jeu principalement porté par sa richesse visuelle et sa narration. Mais c’est suffisant pour se faire une idée de ce qui peut nous attendre.
La première chose qui frappe, c’est l’étrangeté de l’univers. La démo commence par un trajet en voiture, où on est escorté par deux personnes avec des télés à la place de la tête, pendant que le personnage se perd dans ses pensées. Rien que ça suffit à me faire me poser 1000 questions. Comment mangent ils ? Est-ce que leur tête se trouve dans la télé, ou bien la télé constitue réellement ce qui leur sert de tête ? Est-ce qu’ils peuvent entendre et voir à travers un micro et une caméra ? Bref, vous avez l’idée. Certes, on a déjà vu ça ailleurs – notamment dans Observer – mais c’est pas non plus quelque chose de courant.
D’ailleurs, Observer est assurément l’une des plus grandes inspirations pour le jeu. Le concept est similaire : on joue une sorte d’inspecteur qui rentre dans l’esprit des gens pour obtenir des informations. Dans la démo, on devait explorer les souvenirs d’un certain Sean, qui était accusé par son entreprise de vols – du moins, si j’ai bien compris. On explore donc un lieu assez sinistre à la recherche d’indice, avec quelques énigmes sur la route pour corser un peu le tout. Rien de bien difficile, mais assez divertissant malgré tout. En somme, un juste milieu bien trouvé pour un jeu qui s’appuie principalement sur son ambiance pour briller.
Et là-dessus, force est de constater que le jeu fait des merveilles. En toute franchise, je ne suis pas vraiment fan des jeux d’horreur. Je déteste avoir peur, c’est bien pour ça que j’évite comme la peste tout ce qui se rapproche d’une attraction qui nous décolle les pieds du sol à la fête forraine. Karma n’a pas eu à faire beaucoup d’efforts pour me mettre mal à l’aise : une lumière éteinte dans un couloir sombre, qui dévoile les mots « ne te retourne pas » écrits sur le mur lorsqu’on appuie sur l’interrupteur. Evidemment, j’ai bien envie d’écouter sagement le conseil, mais c’est presque plus terrifiant de ne pas se retourner. Alors je prends ce qu’il me reste de courage – pas grand chose – et je me retourne, et là bien entendu, quelque chose de bien flippant se trouve en face de moi.
C’est le seul moment vraiment horrifique de la démo, grand bien m’en fasse. Mais je n’étais absolument pas à l’aise pour autant : par des petits bruits ici et là, un jeu sur l’éclairage et une ambiance lugubre, j’étais constamment tendu et prêt à voir surgir n’importe quel monstre de n’importe quel coin sombre. J’avais l’impression d’être dans un mélange entre Observer et P.T. Pour vous dire à quel point cette courte démo réussit à montrer un potentiel plus qu’intrigant.
Parce que oui, je n’aime pas avoir peur, mais le jeu m’a immédiatement transporté dans son univers et j’avais vraiment envie d’en savoir plus. Ses magnifiques graphismes y contribuent certainement, mais c’est surtout cette maitrise de la mise en scène qui marque la rétine. On arrive dans une pièce étrange, on avance pour se retrouver face à un cul de sac, et en se retournant la pièce n’est plus la même. Bref, il suffit de regarder le trailer pour se faire une idée ; idée confimée par la démo qui ne fait que rendre le jeu d’autant plus intéressant, au point même où je suis prêt à surpasser ma peur pour lui laisser sa chance.