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  • Test Final Fantasy Origin Stranger of Paradise - Ne le prenez pas pour Jack Souls

    By Artemus
    Published in Tests
    March 14, 2022
    13 min read

    Parfois, dans une longue carrière de gamer, on rencontre un certain jeu. Oh certes il n’est pas parfait, certaines ficelles sont trop visibles ou certaines idées trop maladroites. Il n’a pas ce côté policé des AAA classiques. Mais c’est précisément ce qui fait son charme. Ça peut être Deadly Premonition, Phasmophobia ou que sais-je. Il est évidemment fort rare de faire ce genre de rencontres dans le giron des gros éditeurs, précisément parce que les jeux sont optimisés, calibrés, bref standardisés au possible. Ce qui manque le plus souvent à ce jeu, c’est un supplément d’âme, ou de cœur. Au terme du spoiler le plus visible de l’histoire, vous avez deviné : c’est pourtant bel et bien le cas du jeu que nous allons évoquer, et double spoiler, il va avoir une très bonne note. Maintenant, il me reste à vous expliquer pourquoi…

    HIT THE ROAD JACK

    Square Enix qui s’aventure sur le terrain des Dark Souls, c’est ce que la plupart des observateurs – à commencer par votre serviteur – s’étaient empressés de conclure après la bêta du jeu il y a quelques mois. Un premier contact par ailleurs très encourageant qui avait rendu l’attente fort longue jusqu’à ce que la précieuse galette n’arrive. Pourtant, l’inquiétude pouvait légitimement être de mise : cela fait déjà quelque temps que Square montre quelques signes de faiblesse. Si FF XIV Endswalker a totalement conquis le public, si Les Gardiens de la Galaxie était une surprise agréable, la compagnie a connu quelques déconvenues sévères avec d’autres licences comme Marvel’s Avengers, à l’excellent gameplay mais vide de contenu, ou encore Outriders, qui répétait sensiblement les mêmes erreurs avec un gameplay moins innovant… Dernier avatar en date avec Babylon’s Fall, sorti à peu près en face de ce Final Fantasy Origin, qui double donc une date de sortie hautement hasardeuse et dont les premiers retours indiquent qu’il ne s’agit pas d’une réussite….

    Mais FF, c’est LA licence, celle sur laquelle le soin est toujours méticuleux sans avoir peur pourtant de se réinventer parfois. Et force est de reconnaitre que sur cette licence Square a commis peu d’erreurs, que ce soit le jeu de rythme avec Theatrythm, le jeu mobile avec Brave Exvius, le jeu de combat avec le bien trop méconnu Dissidia qui, pourtant, cultive son gameplay original et passionnant depuis de nombreux opus. On peut même citer la réelle prise de risque de FF XV, malheureusement desservi par un développement chaotique mais qui tentait réellement quelque chose de neuf. C’est donc avec un mélange d’excitation et d’appréhension que nous voyons arriver ce FFO (oui parce que le nommer Final Fantasy Origin Stranger of Paradise ça va vite gonfler tout le monde).

    FFO Stranger of Paradise

    Ainsi donc arrive FFO sur nos machines, produit par Koei Tecmo et la Team Ninja, autrement dit pas n’importe qui. Les premiers sont les artisans du renouveau du Musou moderne à travers par exemple Zelda le Fléau d’Hyrule ou Persona 5 Strikers, en plus de l’arrivée de Fire Emblem sur Switch avec Three Houses, ainsi que les éditeurs de Ninja Gaiden et des deux Nioh, développés par… Team Ninja. La boucle est bouclée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les géniteurs ne sont pas là pour enfiler des perles. Mais du coup, le risque est grand : ne va-t-on pas avoir un Nioh 3, autrement dit une variante de Dark Souls avec un skin de FF ? Spoiler encore, c’est la thématique du jour : non. Ou plutôt, ce serait très réducteur de s’en tenir à cela.

    Nous voici donc dans la peau de Jack, accompagné de ses compères Ash et Jedo et bien déterminé à péter le nez de Chaos. Et je ne peux hélas absolument pas vous en dire plus sur le scénario sous peine de divulgâcher lourdement. Retenez simplement qu’il est plus ou moins question de multivers, de boucles, d’une romance impossible et de l’itinéraire d’un homme. J’ai pourtant très envie de vous dire pourquoi le jeu s’appelle Origin et ses liens avec Final Fantasy I, qu’il précède. Car si le scénario n’est pas nécessairement un classique instantané, il a le mérite de raconter une histoire poignante et plutôt intéressante, qui s’inscrit à merveille dans le lore de Final Fantasy. Et ce même pour un public qui ne serait pas acquis à la cause de cette saga. On ne sait donc au début pas grand-chose de Jack, sauf évidemment si on a regardé les trailers, ce que je vous déconseille TRÈS fortement : on le découvre, après un court prologue sans intérêt, dans un grand champ de blé sur fond de Sinatra, et qui sert de tutoriel au jeu. Tutoriel qui d’ailleurs met grandement en appétit, en nous permettant de découvrir quelques features fortes du système de combat.

    FFO Stranger of Paradise

    En substance, le titre est un jeu d’action qui tourne autour de plusieurs jauges. La première d’entre elles – et la plus fondamentale – est la jauge de MP. Elle sert de carburant à vos capacités. Elle est associée à deux mécaniques fort intéressantes : la première est une égide spirituelle, un bouclier qui consomme très vite votre jauge de rupture (nous y reviendrons), mais qui permet de restaurer un peu de votre jauge de MP et d’en augmenter le maximum, voire d’apprendre la capacité adverse qui vous a été adressée en pouvant l’utiliser un certain nombre de fois. Autrement dit, il y a trois mécaniques de protection : la garde classique, incluant une garde parfaite si elle bien timée, une esquive, et l’égide spirituelle. À noter que les capacités adverses volées peuvent s’intégrer dans vos combos. Cela sert aussi à « payer » l’illumination, sorte d’AoE couplée à un god mode qui augmente vos dégâts, notamment sur la jauge de rupture, et permet de repousser les ennemis alentour si vous êtes encerclés… au prix de 2 jauges de MP Max, ce qui en pratique est énorme ! En somme, nous venons de commencer, et vous voyez déjà la richesse du gameplay.

    La seconde jauge, non moins importante, est la jauge de rupture que nous évoquions plus haut : faites tomber celle d’un ennemi à zéro, et il sera KO, susceptible de subir une exécution qui vous rendra des MP et augmentera vos MP max. À l’inverse, si la vôtre atteint zéro (et je vous rappelle qu’elle alimente l’édige spirituelle…), vous serez KO, à la merci des attaques ennemies, et perdrez toutes vos compétences apprises et vos buffs.

    Et c’est là que l’on en arrive à la relative ressemblance avec un Souls : si vous mourez dans les niveaux de difficulté les plus élevés, vous perdrez tous les segments de jauge au-dessus du deuxième, que vous ne récupérerez que si vous retrouvez votre cadavre sans mourir après une réapparition au Cube le plus proche. Et la ressemblance s’arrête là. Déjà, car vous ne perdrez jamais l’expérience accumulée, ce qui est le sel des Souls. Vous perdrez ces segments. Et, même s’il est impossible de vous en dire plus, sachez que les résurrections de votre groupe et le fait de ne pas perdre d’expérience sont parfaitement logiques et cohérents avec le scénario. Néanmoins, perdre ces segments n’est absolument pas anodin : ils nourrissent toutes vos capacités. Vous serez donc handicapé si vous les perdez, car on n’entame pas du tout un combat de la même manière avec deux barres et avec cinq.

    FFO Stranger of Paradise

    Mais avant de les perdre, il vous reste la possibilité de massacrer tout ce qui croise votre chemin. Le terme est choisi à dessein, puisque le jeu affiche une maturité et une violence très inhabituelle dans un FF. Il faut voir Jack attraper les deux mâchoires d’un loup et les écarter vigoureusement pour l’exécuter, dans une explosion cristalline rougeâtre. Le ton est d’ailleurs donné dès la cinématique d’introduction : ce FF sort du rang, comme Dirge of Cerberus en son temps. Et donc, comment massacrer son prochain dans la bonne humeur ?

    TOI + MOI + TOUS LES AUTRES

    Vous jouerez exclusivement Jack, lors des combats. Celui-ci peut avoir jusqu’à deux Jobs simultanés, dans la grande tradition inventée pour les FF. Chaque Job vient, évidemment, avec son style. Pour en rester aux initiaux, le gladiateur manie une épée lourde et combine attaque et défense, le pugiliste peut noyer ses adversaires sous une avalanche de coups et démolir les jauges de rupture, et le surineur cherchera les points faibles de ses adversaires pour leur infliger d’énormes dégâts via les coups critiques grâce à son extrême mobilité. Très vite, vous débloquerez évidemment la classe de mage, qui lancera des sorts plus ou moins puissants selon leur temps d’incantation. Un système au demeurant excellent puisqu’il vous faudra résister à la gourmandise pour ne pas incanter trop longtemps et donc vous exposer. Ceci étant dit, quel que soit le niveau du sort lancé, son coût en PM ne changera pas. Prenons un exemple : si vous lancez un sort de feu, il pourra être de niveau 1, 2 ou 3 selon votre temps d’incantation. Ses dégâts et sa zone d’effet s’en ressentiront, mais pas son coût, qui sera toujours de 1 MP. Ajoutons à cela quelques trop rares interactions environnementales, toujours bienvenues, consistant par exemple à électrifier une cible mouillée ou à faire tomber un élément de décor sur l’ennemi. Une excellente idée qu’on aurait voulu davantage voir exploitée. Bien entendu, il y aura d’autres classes basiques en plus de classes avancées obtenues grâce aux arbres de compétence des autres.

    Car chaque classe vient avec son propre arbre de compétence qui vous permettra de débloquer de nouvelles compétences, des effets de combo (vous pouvez choisir vos combos parmi ceux de vos classes et des éventuelles classes dont elle est issue), des commandes utilisables par toutes les classes (le sort Ruine, par exemple), des bonis de stats et donc des classes avancées… voire plus. Par exemple, monter votre gladiateur et votre mage pourrait débloquer une certaine classe… La tentation est donc grande de tout jouer, tout tester, d’autant plus que chaque classe a vraiment une identité forte, un peu comme dans FF XIV. Et sachant qu’il y en a théoriquement 27… Même si elles montent (relativement) vite, vous n’êtes pas au bout de vos peines… On regrettera simplement l’absence de classes réellement « aériennes », faute pour notre personnage de savoir sauter. On peut ainsi imaginer associer une classe de DPS physique à distance et une classe de DPS magique, ou une classe douée d’une extrême mobilité avec une classe lente mais à la puissance dévastatrice à courte portée. Des exemples évidents dont le jeu fourmille.

    FFO Stranger of Paradise

    Ajoutons à cela le taux d’affinité, qui mérite un peu de votre temps. Jouer une classe vous rapporte 30 % d’affinité. Comme Jack en joue deux, il a donc de base ses deux classes équipées à 30% d’affinité. À cela s’ajoutent les bonis obtenus dans l’arbre de compétence, mais aussi les bonis apportés par l’équipement ! Ainsi, on peut imaginer un Jack à 94% en gladiateur, 45% en mage, et 5% en surineur (parce qu’il a un équipement qui le lui donne). Or, certains seuils d’affinité vous donneront des avantages, comme plus de HP ou de force lorsque certains seuils sont atteints en tant que gladiateur. Vous allez donc pouvoir composer tranquillement votre petit mélange perso en associant classes et équipement, sachant en plus qu’évidemment vos équipements vous donneront d’autres possibilités, comme des statistiques supplémentaires ou des effets dérivés, comme une augmentation des dégâts sur la jauge de rupture adverse ou une résistance aux dégâts de feu.

    Et comme le jeu est TRÈS généreux en butin, vous allez passer un certain temps dans les menus à trier votre matériel et à optimiser votre build. Je tremble en imaginant ce que les theorycrafters vont imaginer… Tout en regrettant que des filtres ne soient pas prévus pour trier plus efficacement… D’ailleurs, petite astuce : ne débloquez une classe que quand vous comptez la jouer. Dans la mesure où dès que l’on débloque une classe, on commence à récupérer du butin pour elle, on dilue mathématiquement les autres classes. Donc patientez autant que possible !

    FFO Stranger of Paradise

    La contrepartie un peu délicate, c’est que quand vous commencerez une classe, elle sera au niveau 1. Vous aurez le choix entre vous faire la main dans les missions secondaires déjà faites et « faciles » avec un butin médiocre, ou les quêtes de votre niveau, en vous appuyant sur l’autre classe plus puissante que vous jouez (même si votre équipement vous permettra, avec un peu de doigté, de vous en sortir). Car toutes les classes dont vous avez un quelconque pourcentage d’affinité prendront plus ou moins d’expérience. Ainsi, dans l’exemple précédent, nous marquerons des points en gladiateur, mage et surineur (mais bien moins). L’autre hypothèse est également de garder précieusement vos anima, collectés sur certains ennemis, et qui vous donneront un niveau gratuit.

    Vos partenaires, quant à eux, n’ont qu’une classe, et en débloqueront d’autres au fil du jeu. En combat, ils sont plutôt efficaces, et peuvent être encouragés par Jack à donner tout ce qu’ils ont, octroyant un peu de répit et accablant l’ennemi. Et ça marche, puisque votre serviteur a pu triompher de l’un des boss grâce à ses sbires, qui se révèlent étonnamment efficaces… Jack peut même jouer une certaine classe qui se repose BEAUCOUP sur ses partenaires. Évidemment, cette classe prend tout son sens en multijoueur, mais hélas nous n’avons pas pu le tester, ce test étant réalisé avant même la sortie anticipée du jeu et les salons multis étant plutôt déserts… À noter que chaque classe vient avec une arme, pour laquelle vous bénéficierez d’un tutoriel détaillé. Et même si certaines utilisent une arme identique, elles en feront un usage différent. Chaque arme viendra donc avec ses combos et quelques techniques, auxquelles s’ajouteront celles de la classe sélectionnée. L’ensemble donne un côté Monster Hunter très séduisant au jeu. Par exemple, l’arme d’hast vous permettra d’infliger des dégâts contondants, perforants ou tranchants, là où le katana vous permettra d’entrer en « transe » pour infliger de forts dégâts au prix de votre mobilité. Les solutions ne manquent pas pour équarrir les créatures et boss (épiques) sur votre chemin, d’autant plus que vous pourrez également exploiter leurs faiblesses (feu, vent, perçant, contondant, etc.).

    FAIS-MOI MAL

    Vous avez peut-être noté que j’avais évoqué précédemment des missions « faciles », entre guillemets. Car facile, le jeu ne l’est pas. Oh non. Dès le début, on est frappé par la violence des combats. À la différence d’un Souls, le jeu expose souvent à des combats en sous-nombre avec des ennemis qui peuvent tuer en deux voire un coup. Il faudra donc apprendre vite et bien, et progresser encore plus vite. Et je ne crois pas que dans un Souls on vous ait demandé de vous battre avec combattre plusieurs ennemis sur les remparts d’un château en plein bombardement… Ajoutons à cela que les ennemis sont souvent rapides et puissants avec un set varié, et que subir plusieurs fois un même effet entraîne une vulnérabilité face à cet effet (feu, par exemple)… De plus, les checkpoints sont souvent assez éloignés, ce qui peut amener à refaire une zone assez vaste.

    FFO Stranger of Paradise

    Cela étant, quand on commence à dompter un peu le jeu, jongler entre les capacités et les classes en plein combat, veiller sur sa jauge de MP, absorber à la volée une technique adverse, ressemble bien vite à un fascinant et magnifique ballet mortel, extrêmement gratifiant. Et chaque classe devient comme un puzzle qu’il convient de maîtriser pour l’exploiter efficacement. En revanche, et quelle que soit votre maîtrise, les boss sont très, mais alors très costauds. Rapides, puissants, créatifs dans leurs attaques, quelques fois aidés par certaines hitboxes un peu approximatives et par des patterns assez lisibles mais qui s’enchaînent parfois extrêmement vite, ils mettront votre talent à rude épreuve… en plus de constituer des puzzles puisqu’une certaine classe ou combinaison de classe pourra parfois s’avérer parfaitement adaptée. True story : votre serviteur a galéré un bon moment sur un boss, avant de penser à une classe qui a fait du combat pour ainsi dire une promenade de santé. Et ça, c’est vraiment jouissif.

    À noter que le jeu inclut trois niveaux de difficulté, plus un mode sûreté qui rend le jeu beaucoup plus accessible. En effet, si la difficulté massive de Dark Souls est l’une des composantes de l’ADN du jeu, il n’en va pas de même pour FF, qui peut donc se permettre cette liberté en offrant un jeu tout à fait accessible aux joueurs qui veulent découvrir le jeu de manière plus paisible, sacrifiant au passage une partie du butin abondant qu’ils pourraient obtenir… Et une partie du sel du jeu. Pour ne rien vous cacher, je n’ai pas pu atteindre la fin du jeu, malgré 40 heures bien tassées, entre autres parce que j’ai voulu monter autant de classes que possible mais aussi du fait d’un niveau de skill que nous qualifierons de « moderé » (ne soyez pas désagréables !).

    FFO Stranger of Paradise

    Hélas, le jeu parfait n’existe pas. Et même si – je n’en ferai pas mystère – le jeu m’a profondément séduit, difficile de garder le silence quant à la technique du jeu. La version PS5 ressemble à une version PS4 de début de parcours, avec aliasing, clipping qui une fois ou deux nous a empêchés de voir certains ennemis, textures parfois baveuses et des décors variés mais tristement vides et génériques. Certaines cinématiques font peine à voir… On se demande parfois un peu à quand remonte le projet, ou s’il ne s’agissait pas d’un projet initialement refusé qui aurait ensuite évolué vers Nioh, avant de ressortir des cartons (d’un pur point de vue technique). En revanche, les combats sont parfaitement fluides et dynamiques, quoique pas toujours idéalement lisibles (la caméra étant en revanche impeccable, ce qui est rare dans un jeu de ce genre). On regrettera simplement, parfois, une légère latence sur certaines commandes, en particulier les potions. Mais dans le feu de l’action il est assez difficile de savoir si cela résulte d’un peu de latence ou d’une animation de combat qui l’interdirait. Aussi le doute bénéficiera à l’accusé.

    La bande originale, quant à elle, est assez déstabilisante. Globalement excellente, elle s’accorde parfois des « craquages » ultra modernes qui jurent un peu avec l’ambiance globale, mais restent d’excellente facture. Quant au chara design, il est extrêmement classique, avec des archétypes vus et revus dans un FF. Il est d’ailleurs assez dommage que Jack soit aussi ordinaire, même s’il se démarque fort heureusement par une personnalité terriblement sombre et taciturne, voire brutale, même avec ses équipiers. Il est un peu défini par son obsession, éliminer Chaos, ce qui est assez finement exploité dans le jeu. On pourra enfin regretter un relatif manque de variété dans les quêtes secondaires, dont les objectifs sont peu palpitants et consistent souvent à refaire un donjon en sens inverse, et le level design, relativement paresseux malgré quelques passages secrets.

    QU’EST-CE QU’ELLE A MA GUEULE ?

    Mais s’en tenir à ces données techniques pour bouder le jeu serait dommage, tout comme s’en tenir à y voir un Souls. Bien sûr, on peut déplorer que le jeu sorte face à Elden Ring, auquel il sera immanquablement comparé. Bien sûr, il s’agit du studio qui a développé Nioh. Mais il faut alors imaginer un système à la Nioh immensément enrichi, ne serait-ce que parce que ce ne sont pas deux armes que l’on fait cohabiter, mais deux classes à part entière. Ajoutons à cela que les combats sont plus variés et dynamiques que dans un Souls : Souls, c’est la science du placement, du hit-and-run, de la patience. FFO aussi, mais de manière plus dynamique, avec un panel de coups plus étoffé et plus d’ennemis. Ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est juste différent tout en n’étant pas réellement moins difficile.

    Finalement, FFO est réellement ce que l’on appelle un jeu de gameplay : on n’y joue pas pour la technique, on n’y joue pas vraiment pour le scénario, on y joue pour les systèmes, là encore comme Monster Hunter. Et si vraiment on veut absolument jouer le jeu de la comparaison, il faudrait imaginer le fils caché de Dark Souls, de Monster Hunter et de FF XIV. Alors oui le jeu ne manque pas de défaut. Oui ce prototype de jeu est par nature clivant, et sa structure très linéaire pourra rebuter. C’est la raison pour laquelle il importe de savoir avec précision où vous mettez les pieds, et pour laquelle ce test est aussi détaillé.

    Points positifs


    Le système de jobs et d’affinités
    Au confluent d’inspirations remarquables et bien assimilées
    Un vrai défi, mais adaptable au talent ou à la patience de chacun
    27 classes clairement identifiées
    Un scénario cohérent, une Origin Story qui en plus justifie certaines mécaniques
    Le plaisir de se dépasser
    Des combats dynamiques, avec notamment des mécaniques de défense intéressantes

    Points négatifs


    Une technique qui fait parfois peine à voir
    Un level design paresseux
    Une lisibilité parfois un poil hasardeuse

    8
    Incroyable
    Final Fantasy Origin Stranger of Paradise est un jeu à part, par lequel Square Enix prend un risque énorme, qui cultive son propre sillon avec une envie et un cœur qui font plaisir à voir. Alors, prenez le temps de relire ce test, de vous demander ce que vous attendez d’un jeu, et le cas échéant laissez vous tenter. Et je finirai sur une confidence en forme de coulisses : nous avons reçu ce jeu il y a quelques jours. Nous avons donc décidé de proposer ce test avant même son accès anticipé, ce qui fait que depuis lors je n’ai joué qu’à ce jeu. Exclusivement. Et pourtant, jamais je n’ai trouvé le temps long. Parce que j’avais une classe à débloquer ou à apprendre, un boss à dominer, un build à améliorer. Et alors que sonne la libération, et que je termine ce test, je n’ai qu’une envie : y retourner. Alors posez-vous la question : à choisir, voulez-vous un beau jeu, ou un bon jeu ?

    Tags

    PCTeam NinjaSquare EnixAction-RPGFinal Fantasy

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    2 nov. 2024
    4 min

    Artemus

    Rédacteur

    DÉVELOPPEUR :

    Team Ninja

    ÉDITEUR :

    Square Enix

    DATE DE SORTIE :

    15 mars 2022

    PLATEFORME :

    PC, PS4, PS5 Xbox One et Xbox Series

    PRIX À LA SORTIE :

    69,99

    Testé sur PS5 (dans le mode de difficulté le plus élevé) grâce à un code fourni par l'éditeur et Lu6

    1

    Table Of Contents

    1
    HIT THE ROAD JACK
    2
    TOI + MOI + TOUS LES AUTRES
    3
    FAIS-MOI MAL
    4
    QU’EST-CE QU’ELLE A MA GUEULE ?

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