Aujourd’hui, je me sens bucolique. Les beaux jours sont de retour (si vous lisez cet article sous la flotte, mettons que je n’ai rien dit), le printemps vient de faire son retour, les oiseaux gazouillent dans les arbres, et une petite boule rose toute choupi a posé ses chaussures dans ma Switch. Abordons donc ce test en mode « sourire niais ».
Petite mise en situation : je viens récemment de faire Elden Ring, Final Fantasy Origin, GT7 et je prépare le test de Revita à lire bientôt dans nos colonnes. Autant vous dire que l’ambiance était plutôt fouet et fessée qu’autre chose en termes vidéoludiques. Aussi, quand DonBear m’a proposé de faire le test de Kirby et le Monde Oublié, je n’ai pas hésité longtemps. Et d’emblée, je me suis senti englouti dans une espèce de chamallow bourré de sucre. Il suffit de voir la cinématique d’intro pour avoir le sourire aux lèvres. Bon, évidemment, le scénario est un peu minimaliste. Kirby, gambadant gaiement dans la nature multicolore de sa planète natale – parce que manifestement, c’est un garçon qui ne travaille pas – se fait tout à coup aspirer dans un univers parallèle qui ressemble un peu au nôtre, mais dans lequel la nature aurait repris ses droits. Kirby décide donc de prendre son courage à deux mains et d’explorer le vaste monde pour sauver ses copains emprisonnés en tapant sur des espèces de fennecs/renards à croquer. Comme je disais un scénario qui ferait un tabac chez Marc Lévy.
On retrouve évidemment immédiatement ses marques : Kirby saute, flotte dans les airs (ce qui m’a toujours laissé pantois dans un jeu de plates-formes), avale des ennemis pour obtenir leurs pouvoirs, le monde est truffé de petits secrets à débloquer et de compagnons à sauver, on est en terrain connu. Cela étant, deux grandes nouveautés s’invitent à la fête : d’abord, le voyage interdimensionnel ça creuse, et Kirby peut désormais avaler de très gros objets, ce qui lui donne de nouvelles capacités. Ainsi, dès le début du jeu, on a droit à une transformation en Kirby voiture et à une petite vidéo qui s’apparente à une injection de dopamine, notamment grâce à un thème musical à tomber. Et ce n’est évidemment que la première d’une longue série. Ensuite, Kirby évolue désormais dans un monde totalement en 3D. La Switch affiche d’ailleurs un rendu assez satisfaisant, avec des animations solides, des décors chatoyants et variés, et une fluidité qui ne hoquette jamais. Mention spéciale pour la caméra, absolument brillante.
Pourtant, c’est un peu là que le bât blesse : avec la 3D, on aurait pu espérer que la formule évolue depuis les scrollings horizontaux des temps jadis. En réalité, le passage en 3D n’a pas donné la folie des grandeurs aux développeurs qui se sont contentés de copier-coller la formule dans un nouvel environnement. Ça n’empêche pas le jeu d’être super efficace, mais on aurait apprécié un peu plus d’audace. D’autant plus que les trailers laissaient presque espérer un monde ouvert, en tous cas de grands terrains de jeux, et pas de simples stages assez classiques.
On va donc explorer, fouiller, résoudre de petites énigmes, affronter des boss, et ainsi de suite, chaque niveau ayant son lot de missions annexes qui vous permettront d’obtenir divers bonis, comme la monnaie du jeu ou des capsules contenant des éléments du jeu pour la collection. À noter d’ailleurs que le jeu est très facile, et ce, même dans le mode de difficulté « normal ». On réservera donc le mode facile aux plus jeunes, le mode normal étant d’ailleurs un peu mieux doté en piécettes sonnantes et trébuchantes.
En plus des niveaux, le jeu comporte, sur la carte du monde, des petits défis en temps limité mettant à profit les costumes du petit bonhomme rose, certains se débloquant en terminant les niveaux et d’autres étant cachés dans le décor.
L’autre point central, c’est le village des Waddle Dee, les petits compères de Kirby dans lequel vous trouverez de nouveaux lieux au fur et à mesure de leur libération. Vous pourrez ainsi y jouer à des minis jeux, revoir les cinématiques, et autres petites activités toutes plus sympathiques les unes que les autres. On y trouvera également la forge dans laquelle sont rassemblés les différents costumes de Kirby (ce qui au passage spoile assez vite le nombre de pouvoirs qu’il est possible d’obtenir lors de son run). Il sera alors possible d’améliorer ces pouvoirs en trouvant le parchemin adéquat dans les niveaux, l’amélioration ne portant pas simplement sur la puissance, au prix d’étoiles spéciales obtenues lors des défis. Rassurez-vous, le chrono ne satisfera que les speedrunners, le temps imparti étant en général largement suffisant pour réussir, sans toutefois atteindre le temps de référence dont le gain est anecdotique.
À noter que le jeu peut se parcourir à deux, le second joueur incarnant un Waddle Dee doté d’une lance qui lui sert d’arme, de projectile et de rotor. Un petit plus sympathique mais un peu vain, car son gameplay est très limité et n’a rien de comparable avec les possibilités de Kirby.
Et c’est à peu près tout. Kirby fait du Kirby. La recette est la même, l’ambiance est toujours aussi douce et adorable, le jeu est impeccable en termes de maniabilité, certains objectifs peuvent donner un minimum de fil à retordre (les timings des défis étant quant à eux particulièrement arides, bizarrement), mais la formule n’évolue que très timidement. Comprenons-nous bien : Kirby reste une excellente franchise, et un bon Kirby vaut mieux que la plupart de ses concurrents. Mais peut-être aurait-on espéré un peu plus d’audace avec ce nouvel opus.