Quand on m’a dit qu’un FPS à la Doom allait sortir, en plus d’y ajouter une surcouche de jeu de rythme, j’ai tout de suite été hypé par le projet. Malheureusement, l’engouement ne peut pas tout faire, et Metal Hellsinger est un jeu que l’on déteste ne pas apprécier.
Metal Hellsinger est un FPS/ jeu de rythme qui nous fait plonger tout droit dans les enfers. On se retrouve aux commandes de l’Inconnue qui a été bannie par la Juge Rouge, la boss de ce monde machiavélique. Le jeu narre son histoire à travers des courtes cinématiques à chaque début de niveau. Le but est de nous faire comprendre l’avancée et la montée en puissance de notre personnage en nous faisant affronter chaque grand sbire de la Juge Rouge à la fin de chaque niveau.
Évidemment, même si le jeu ne manque pas de nous cracher du lore au visage, l’histoire reste assez en retrait pour ne pas ennuyer. Après tout, il s’agit d’un jeu qui hérite clairement de l’ambiance de Doom (2016). Toute l’histoire est racontée petit à petit à travers une voix off, qui parfois, a tendance à un peu trop raconter sa vie sans que ce soit nécessaire.
Ambiance Doom-esque oblige, Metal Hellsinger nous plonge dans une vision des enfers assez grisâtre, même si les niveaux peuvent revêtir des ambiances plus classiques du jeu vidéo, comme des environnements glacials, ou beaucoup plus chaudes, avec de la lave par exemple. La thématique centrale du jeu étant le metal, on se retrouve face à des architectures très gothiques, mêlées à tous les clichés que l’on peut retrouver dans ce genre d’ambiance comme les gargouilles, les églises, etc.
Dès le début de la communication sur le jeu, les développeurs se sont empressés de parler des différents artistes qui opèrent sur le soft. Dans le lot, on retrouve Sjörn Strid (Soilwork), Serj Tankian (System of a Down) ou encore Alissa White-Gluz (Arch Enemy), des artistes reconnus dans le monde du métal avec des prestations originales qui vont égayer vos oreilles. Ici, nous sommes face à un panel de metal beaucoup plus proche des productions des années 80. Alors attendez-vous à de la bonne grosse guitare électrique saturée et des voix rauques pour vous accompagner pendant vos sessions de jeu.
« C’est Doom avec de la musique ». Même si vous avez sûrement entendu cette phrase pour décrire Metal Hellsinger, il faut comprendre que le titre n’est pas une simple redite du jeu d’ID Software, malgré l’emprunt de quelques arcanes. Le but de Metal Hellsinger est de tuer tous les démons qui peuplent les enfers en prenant en compte le rythme de la musique pour tirer et dasher. Un concept qui peut paraître simple sur le papier, mais qui relève en réalité du génie. Les niveaux de Metal Hellsinger se transforment en véritable concert vidéoludique et l’on se retrouve vite à taper du pied et headbanger quand les premières notes sont déployées pendant un combat.
Metal Hellsinger est un jeu à scoring. Plus vos actions sont raccords avec le rythme de la musique, plus vous allez engranger des points. En suivant le rythme, vous allez pouvoir effectuer des combos qui vont de x1 à x16. À chaque palier, de nouveaux instruments vont s’ajouter et la voix de l’artiste se fera entendre quand vous serez au plus haut. Malheureusement, on peut regretter un manque de variété des rythmes musicaux. En effet, ces derniers empruntent souvent une base binaire avec des vitesses assez similaires, ce qui fait que les niveaux peuvent se ressembler sur ce point-là. Attention, cela ne veut pas dire que les chansons se ressemblent, loin de là. Les ambiances qui s’en dégagent parviennent tout à fait à compléter la direction graphique de toute beauté.
Contrairement à un Doom qui n’hérite pas de cette contrainte rythmique, Metal Hellsinger ne propose malheureusement pas beaucoup d’arènes différentes. On se retrouve face à une structure de level design très linéaire, et les lieux de combats profitent très peu de la verticalité qu’offre notre avatar. En effet, vous pouvez dasher et double-sauter mais les situations qui vous forcent à utiliser ces mouvements restent assez rares.
Le jeu offre un arsenal très varié, allant de l’épée au fusil à pompe (bien évidemment), jusqu’au double revolver. Chaque arme dispose d’une capacité ultime utilisable après un certain nombre de tirs réussis, ce qui peut réellement vous sauver la mise dans les situations les moins confortables. Pour le coup, le feeling des armes est très bon et les sons qu’elles produisent permettent très bien de suivre le rythme de la musique. Mention spéciale au fusil à pompe qui devient parfois difficile à utiliser dans certains cas puisque ce dernier met un petit temps entre chaque tir, faisant parfois perdre le sens du rythme.
C’est bien beau d’avoir des armes, mais on tire sur quoi ? Chaque niveau va introduire un nouveau monstre dans le bestiaire. De l’ennemi chair à canon qui sert avant tout à récupérer des points de pieds si vous les abattez au corps-à-corps, on retrouve les classiques ennemis volants mais faibles, le gros monstre qui frappe très fort en étant très lent, etc. Contrairement à un Doom, les arènes ne tirent pas forcément profit des capacités des ennemis, ce qui peut donner des situations où des adversaires ne savent plus où donner de la tête et reste bloqué contre des murs.
En tant que jeu de rythme, le nombre de points de vie des adversaires (qui diffère selon le niveau de difficulté sélectionné) peut être un véritable frein à l’expérience rythmique puisque ces derniers ont tendance à être de véritables sacs à PV. Je ne parle même pas des boss qui sont tout simplement oubliables vu leurs patterns ultra classiques, voire ennuyeux, en plus d’avoir fait le choix de leur coller une gigantesque barre de vie.
À la manière d’un Doom (décidément), vous aurez l’occasion d’achever un ennemi au corps-à-corps avec une animation spécifique quand ses points de vie sont au plus bas. L’action permet de restaurer un peu votre santé et faire grandir votre combo. Malgré un jeu assez court (comptez environ 5 heures pour en venir à bout), Metal Hellsinger est d’une répétitivité sans nom. Le level design très simpliste, les situations assez similaires et le bestiaire pauvre y sont évidemment pour quelque chose. La bande originale saura restaurer l’envie d’y retourner pour scorer un max, en plus des modes de difficultés supplémentaires qui se débloquent au fur à et mesure de l’aventure. Mais Metal Hellsinger ne propose pas une expérience optimale pour profiter de ces grands artistes.