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  • Test Neon White - On ira tous au paradis

    By DonBear
    Published in Tests
    June 28, 2022
    4 min read

    Parfois, certains jeux sortent de nulle part et sont de véritables claques. J’avais entendu parler de Neon White grâce à une démo lors d’un Steam Fest, mais je me disais à ce moment-là que le jeu ne serait pas pour moi puisque je ne suis pas vraiment doué quand il s’agit de vitesse et de précision. Et bien, une fois devant prêt à cavaler clavier et souris en main, je me suis rendu compte de mon erreur.

    Run, White, run

    Dans Neon White, l’objectif est simple : franchir le plus vite possible à la ligne d’arrivée. Le jeu est découpé en chapitres, eux-mêmes scindés en niveaux qui nécessitent de terminer sous un temps donné pour obtenir différentes médailles (de bronze à platine). Mais ce principe fondé sur une consigne claire présente quelques subtilités qui enrichissent grandement l’expérience : premièrement, on trouve en chemin des cartes correspondant à des armes à feu donnant accès à des pouvoirs. La carte jaune équivaut au pistolet et donne accès à un double saut, la carte bleue à un sniper et à un dash en ligne droite, etc. Au fur et à mesure de l’avancée, les routes vont se complexifier et demander au joueur d’utiliser ces différents pouvoirs pour progresser. On peut par exemple se retrouver au pied d’un mur qu’il faudra passer avec le double saut, pour ensuite dasher face à un trou dans le vide. Deuxièmement, pour terminer un niveau, il faut avoir éliminé tous les démons se trouvant sur le chemin. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais ça oblige parfois à prendre le chemin classique, là où des raccourcis tout trouvés permettraient de faire des temps démentiellement bas.

    Neon White Screenshot

    Et c’est à peu près tout ce qu’il fallait pour créer un jeu fun. Ça, et bien sûr une finition exemplaire. Parce que le gameplay de Neon White, en plus d’être nerveux et très inspiré des fast-fps qui ont bercé notre enfance ou adolescence, s’avère particulièrement réactif et facile à prendre en main. White, le personnage que l’on incarne, se déplace avec fluidité et les sauts disposent d’une inertie qui les rend aussi commodes à contrôler qu’efficaces. En somme, il mélange simplicité et technicité. On tire avec le clic gauche, et on utilise la capacité de notre arme avec le clic droit. Parce que terminer un niveau n’est jamais vraiment difficile, mais perfectionner sa route demande beaucoup d’observation et de précision. Plutôt que de prendre tel chemin, on pourrait sauter ici, détruire le démon en étant en l’air, et viser la ligne d’arrivée avec un rocket jump, possible grâce à la carte violette qui tire des grenades nous faisant valdinguer. Neon White emprunte beaucoup à ses prédécesseurs comme Quake, et se trouve être parfaitement taillé pour le speedrun.

    Même quelqu’un comme moi, qui n’est pas vraiment porté sur la compétition ou les jeux de précision, me suis retrouvé à vouloir rentrer dans le top 100 mondial. Parce qu’à la fin de chaque niveau, une fois le platine atteint, on peut découvrir les temps de chaque joueur en plus de notre fantôme venu nous narguer à la moindre erreur. Ce n’est pas pour le plaisir du skill que j’essaye désespérément de battre mon record, mais bien pour le contentement apporté à chaque résolution. Car je vois ces niveaux comme des puzzles à déconstruire puis à reconstruire : trouver un raccourci (dévoilé dès qu’on obtient la médaille d’or) par soi-même, ou en repérer d’autres imprévus offre une immense satisfaction.

    Neon White Screenshot

    Et puis, bien sûr, ça permet de profiter de la direction artistique certes sobre, mais très efficace. Le level design, réussi sans ces atours, gagne en majestuosité grâce à ce blanc immaculé et ces bâtiments pleins de secrets. Quant à la bande-son composée par Machine Girl, je dois bien avouer que ce n’est pas forcément mon style musical favori, mais qu’elle accompagne bien ces centaines d’essais. Très electro avec parfois des touches hip-hop, les sons sont variés mais toujours dans l’ambiance si particulière du jeu.

    Neon Demon

    Mais Neon White, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas qu’un fast-fps à la Ghostrunner. C’est aussi un visual novel, lorgnant sérieusement du côté du dating sim. Dans cette histoire un peu loufoque, on incarne White, un gars voué à aller en enfer mais à qui une chance est laissée d’aller au paradis. À condition qu’il remporte la victoire dans une chasse aux démons l’opposant à des compétiteurs qu’il connaissait de son vivant, mais dont l’amnésie lui a fait perdre tout souvenir. On va donc progresser, de chapitre en chapitre, dans les relations avec les personnages qui nous entourent et percer petit à petit les mystères du paradis promis.

    Neon White Screenshot

    Alors oui, le scénario est intrigant. On se dit d’emblée que cette histoire de « vous pourrez éviter l’enfer si vous gagnez la compétition » sent à plein nez le traquenard, et bien sûr ceux qui nous accompagnent sont tout aussi énigmatiques. Qui plus est, le jeu tente d’installer un cadre humoristique présent dans chaque dialogue, avec des brisages de quatrième mur peu subtils et beaucoup, BEAUCOUP de blagues en dessous de la ceinture. Un humour qui plaira sans aucun doute à certains, mais laissera probablement ceux qui ont passé l’âge de ce genre de blague sur le carreau.

    Parce que Neon White, malgré ses intentions plus que louables d’instaurer un scénario à un genre qui ne s’y prête que peu ou prou, patauge dans un marais de blagues graveleuses et franchement sans intérêt. Déjà, les références un peu trop appuyées font sourire au début, mais deviennent vite fatigantes passées les premières fois.

    Neon White Screenshot

    Et puis, les flirts avec Neon Red et Neon Violet m’ont certes fait sourire les 2 premières minutes, mais il faut bien avouer que passé 10 minutes, je me retenais fortement de passer les dialogues pour pouvoir écrire ce test. Ça s’est rapidement transformé un véritable supplice de devoir supporter ce constant flot de dialogues tiré de jeu de dragues bas du front. Et ce n’est pas comme si les personnages n’étaient pas de grosses caricatures : au rendez-vous sont présents la psychopathe enjouée, la tsundere mystérieuse, le gars enjoué au fond pas si bon, etc. Difficile d’être surpris avec ces clichés sur pattes. Et pourtant, les efforts sont là avec un doublage intégral et la présence d’une version française. Tout était réuni pour offrir le meilleur, mais ça ne l’empêche pas de tomber à plat.

    Si le système de cadeaux empruntés à Danganronpa – en gros, vous récupérez des objets cachés dans les niveaux pour les offrir aux personnages – est initialement une bonne idée pour s’investir dans le scénario, on se retrouve rapidement à zapper cette partie du jeu tant elle est lourdingue. Ce qui est dommage, car progresser dans une relation débloque des quêtes annexes, qui consistent à finir des niveaux avec des défis originaux et généralement bien foutus. Un véritable gâchis, parce qu’encore une fois, le mélange de genre est détonnant mais pas déconnant.

    Neon White Screenshot

    Points positifs


    Un scénario énigmatique...
    Une progression fluide
    Un gameplay à la fois vif et simple
    Une finition exemplaire
    Un mélange d'idée qui s'imbrique parfaitement
    Doublage intégral et textes en français

    Points négatifs


    ...Plombé par une écriture bas du front
    Des personnages trop caricaturaux

    8
    Incroyable
    Neon White est un pur plaisir manette (plutôt clavier/souris) en main. Le gameplay est vif, les concepts se mélangent à merveille et les finitions sont exemplaires, offrant au jeu le luxe de tourner comme un charme. J'aimerais être aussi élogieux concernant le scénario, mais les blagues constamment en dessous de la ceinture et les références jetées à la figure alourdissent un scénario pourtant intrigant. Heureusement, on est pas là pour du dating sim, mais pour du fast-fps. Et là-dessus, Neon White est prodigieux.

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    PCAngel MatrixAnnapurna InteractiveVisual NovelFPS

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    DonBear

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    Fondateur

    DÉVELOPPEUR :

    Angel Matrix

    ÉDITEUR :

    Annapurna Interactive

    DATE DE SORTIE :

    16 juin 2022

    PLATEFORME :

    PC, Switch

    PRIX À LA SORTIE :

    21,99

    Testé sur PC

    Table Of Contents

    1
    Run, White, run
    2
    Neon Demon

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