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  • Test Persona 3 Reload - Persona 3, en mieux

    By Nero
    Published in Tests
    March 10, 2024
    7 min read

    Sorti au pays du soleil levant en 2006, Persona 3 est le premier épisode de la série de spin-off de Shin Megami Tensei a introduire le système de liens sociaux, aujourd’hui indissociable de la licence. Atlus a réussi à sublimer sa formule avec Persona 5, qui a propulsé la licence sur le devant de la scène. L’enjeu est désormais de capitaliser dessus, comme on a pu le voir avec le remaster de Persona 4 qui a enfin pu bénéficier d’une traduction en français. Remettre au goût du jour Persona 3 semble être la suite logique. Ce remake parvient-il à contenter à la fois les fans de la première heure et à suffisamment le moderniser pour amener un nouveau public ?

    Les bases…

    Mais repartons de zéro. Persona 3 a fait de la série ce qu’elle est aujourd’hui. Au-delà de l’intégration des liens sociaux, il a créé une rupture nette avec ses prédécesseurs. Plus qu’un simple spin-off, c’est devenu le nouveau modèle de la licence, aujourd’hui magnifié avec Persona 5. Mais il conserve aussi ce qui a fait le succès des précédents, qui se résument à trois points : les combats, les lieux sociaux, et l’aspect slice of life.

    Persona est une série de JRPG avec des combats au tour par tour. Globalement, les bases sont similaires entre les deux premiers et les suivants, malgré quelques différences. On combat à l’aide d’êtres surnaturels – des personae, vous l’aurez compris – pour s’opposer à d’autres monstres appelés des ombres. La principale mécanique dans ces affrontements tourne autour d’un système de faiblesse et de force. Chaque persona dispose de différentes propriétés, qui correspondent à un élément naturel : le feu, la glace, la foudre, le vent, etc. Ils disposent ainsi généralement d’attaques en corrélation avec l’élément qui les caractérise, et donc de faiblesses correspondant à l’élément inverse. Par exemple, un Jack’O Lantern possède naturellement des attaques de type feu, et sera donc faible face à un persona avec des attaques de glace.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Mais le twist, c’est que les personae sont malléables. Dans la fameuse Velvet Room, lieu entre notre monde et celui des esprits, nous accueillent Elisabeth et son chef Igor. Ces derniers nous octroient la capacité de faire évoluer nos personae en les fusionnant afin d’en obtenir de nouvelles plus puissantes. Lesquelles pourront hériter également d’une partie des compétences des deux êtres précédemment sacrifiés. Le résultat dépendra bien évidemment des persona sélectionnés. Si on reprend l’exemple de Jack’O Lantern, le fusionner avec un Neko Shogun donne un Matador comme résultat.

    Le gros changement, celui qui contribue sans aucun doute au succès actuel de la série, ce sont les liens sociaux. A partir du troisième opus, les Persona conservent la même formule : le jeu est divisé en deux parties bien distinctes, à savoir les phases de dungeon-crawling et le suivi de la vie courante d’un lycéen. Les donjons sont classiques : ce sont des couloirs où on combat des ombres, avec pour objectif d’atteindre le boss. Et l’autre pendant, la vie de tous les jours nous demande d’aller à l’école, réviser, passer des examens, et sociabiliser. C’est dans ces moments-là qu’on développe trois caractéristiques : le courage, le charme et le savoir. Diverses activités sont proposées dans le but d’améliorer nos caractéristiques, chanter seul au karaoké, travailler au café du coin, manger au restaurant, réviser ses cours, etc.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Autre point important de notre vie de tous les jours : les liens sociaux. Tout au long du jeu, nous avons la possibilité de sympathiser avec d’autres personnes telles que des camarades ou des gens du quartier. Approfondir nos liens avec eux nous apprend d’abord à mieux connaître leur histoire mais aussi à être plus fort en combat. Chaque personne est liée à un type de persona, et plus notre niveau d’amitié sera élevé, plus nos personae fusionnées du même type recevront un bonus d’expérience à la fusion.

    …Mais pas que

    Le scénario du remake est le même que celui de l’original. Persona 3 Reload raconte l’histoire d’un lycéen de deuxième année au passé mystérieux débarquant dans la ville de Tatsumi Port Island. Un phénomène des plus intrigants s’y produit : dès que minuit sonne, nous entrons dans la 25e heure dite l’heure sombre. Des taches de sang et des cercueils jonchent les rues, laissant notre héros de marbre qui se rend paisiblement à son nouveau dortoir. Nous faisons la connaissance de nos nouveaux camarades, membres de la S.E.E.S, autrement appelée la Section d’Exécution Extrascolaire Spécialisée. Il s’agit d’un groupe de lycéens ayant la capacité d’utiliser les personae pour combattre les ombres. Ces créatures s’attaquent aux humains et provoquent chez eux le syndrome apathique, qui les rend moroses et pas roses. Bien sûr, nous sommes également dotés d’une persona, et nous avons pour mission d’explorer l’immense tour Tartare prenant la place de notre lycée durant l’heure sombre.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Le déroulement de l’histoire est similaire, mais certains détails changent. On compte parmi ces changements de nouvelles scènes et de nouvelles interactions qui approfondissent les personnages. Sans aller jusqu’à dire qu’elles sont indispensables, elles rajoutent des explications qui permettent de mieux comprendre certains pans du scénario. Mais ce n’est pas tout, parce que certaines scènes ont été modifiées. Précisons toutefois qu’il ne s’agit de rien d’impactant, mais qui montre malgré tout la volonté des développeurs. Par exemple, lors d’une scène de drague à la plage, nos héros tombent sur une personne transgenre qui tente de les séduire. Ce personnage a été changé dans la version Reload pour une femme tentant de les recruter dans sa secte. Un changement qui s’explique par le caractère transphobe de l’original, où le personnage était représenté comme un prédateur manipulateur. ATLUS modernise à juste titre le discours présent dans Persona, et heureusement. Encore que, il reste quelques efforts à faire au niveau de la représentation des femmes qui disposent de costumes optionnels plus aguicheurs que cohérents.

    Dans l’ensemble, le scénario n’avait pas besoin de modifications car il était déjà qualitatif dans l’original. Le mystère autour de la tour Tartare est prenant et donne envie de voir la suite, et les twists sont bien amenés. Néanmoins, l’histoire avance lentement. Nous sommes calés au rythme d’un calendrier scolaire, mixant notre vie de tous les jours et exploration de la tour. Cette dernière n’est pas explorable entièrement dès le début. Nous progressons par paliers jusqu’à arriver à une limite temporaire. Celle-ci se débloque après une pleine lune durant laquelle les événements importants du scénario tandis que les moments plus ardus se révèlent. On passe beaucoup de temps dans notre routine de lycéen et la limite d’exploration de Tartare est atteignable rapidement, nous laissant souvent avec peu d’éléments scénaristiques à se mettre sous la dent. Par ailleurs, le jeu connaît un moment de creux dans les premiers mois de notre calendrier. Nous nous retrouvons pendant un temps à ne plus avoir beaucoup d’activités à faire en soirée. Cette situation se résorbe heureusement et les contenus se remettent à nous pleuvoir dessus.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Les personnages sont attachants, exception faite de Junpei qui joue le rôle stéréotypé de l’idiot pervers de service (il a cependant lui aussi une histoire suscitant l’intérêt). Mais dans l’ensemble, le groupe est agréable à suivre. Le seul point regrettable, c’est le manque de profondeur dans les relations : contrairement aux 4e et 5e opus, il n’y a pas de liens sociaux avec nos compagnons ni de sous-intrigues. Ce remake tente de palier à ce problème en nous offrant un autre type d’interaction avec eux. Nous pouvons, à partir d’un certain stade du jeu, cuisiner, lire ou encore regarder des films avec eux, ce qui nous permet d’apprendre à mieux les connaître. Sauf que ce n’est pas suffisant pour donner un sentiment de proximité avec eux, quand bien même ces passages restent plaisants à découvrir.

    Pour le reste, en dehors du scénario, ce remake apporte de gros changements. À commencer par les visuels : Persona 3 Reload conserve la même esthétique que l’original, mais la remet au goût du jour. Il utilise des visuels léchés avec une direction artistique atypique qui se démarquait déjà à l’époque. A l’image de la musique – entièrement remaniée – entrainante aux tons pop, l’ambiance est très lumineuse et réconfortante la journée et prend une teinte plus sombre la nuit, nous mettant dans l’ambiance de l’heure sombre. Les combats, quant à eux, ont bénéficié d’un soin tout particulier avec une quantité d’effets visuels, de musiques et de possibilités d’action rendant les affrontements au tour par tour – souvent remis en question (coucou square) – proches du niveau de Persona 5, donc très dynamiques.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Mais le gros atout de Reload, c’est le travail impressionnant effectué sur l’aspect technique. Les assets ont tous été refaits via Unreal Engine, permettant au jeu d’être dans les standards actuels, sans toutefois réussir à nous décrocher la mâchoire. Exception faite des passages animés dans un style 2D classique, qui sont, eux, un plaisir à regarder. Le jeu n’est pas moche, loin de là, mais ne brille pas non plus par sa technique. Cependant, il bénéficie de l’expérience acquise par les développeurs depuis Persona 5. Son interface est d’une fluidité sans pareil, avec des effets visuels très stylisés et agréables à l’œil. Faire du menuing n’a jamais été aussi plaisant, la série continue de se démarquer des autres JRPG grâce à ce simple habillage.

    Des mécaniques remaniées

    Dans Persona 3 Reload, on remarque quelques améliorations qui sont surtout une remise à niveau de ce qui s’est fait depuis la sortie de l’opus original. Étant donné que nous passons beaucoup de temps à courir, notamment dans les donjons – qui n’offrent pas autant d’interactions que dans le 5 –, la possibilité de sprinter rend l’exploration dans l’environnement plus plaisante. À noter le « one-more » tout droit sorti encore une fois du 5e opus permettant de donner le tour suivant à un autre personnage après avoir mis à terre un ennemi (via sa faiblesse ou un coup critique), ce qui participe grandement à la dynamisation du tour par tour. Un autre nouvel élément, la théurgie, offre une attaque plus puissante que la moyenne, que l’on peut améliorer en passant du temps avec nos coéquipiers est également de la partie. Fuuka, notre membre en support à distance dispose désormais elle aussi d’une théurgie nous boostant au combat. Des changements bienvenus, car ils apportent une profondeur supplémentaire au gameplay, tout en facilitant grandement le jeu. Le premier combat posant un semblant de challenge n’arrive qu’après plusieurs heures de jeu.

    Screenshot Persona 3 Reload

    Et du côté de la vie d’étudiant, on constate aussi quelques changements. Plus besoin d’avoir à se balader sur toute la carte pour retrouver nos amis et activités favorites, le téléphone déjà présent dans le 5 – encore lui – permet de gagner du temps en nous les présentant à un clic. On a toujours quelque chose à faire même s’il n’y a quasiment pas de possibilité d’approfondir nos liens sociaux le soir (un seul est possible). Reste le donjon à cette période, l’exploration devient vite rébarbative, les étages s’enchaînent avec en chemin des coffres et objets à récupérer, des ombres à affronter mais rien de plus et les décors très jolis mais peu variés nous amène à un sentiment qu’il faut vite atteindre la limite d’étages pour avoir plus de temps pour vivre sa vie en dehors. Le jeu ne semble donc pas avoir pris en compte ceux qui voudraient passer moins de temps à Tartare le soir.

    Points positifs


    Les combats redynamisés
    Les menus élégants
    L’esthétique impeccable
    Généreux en contenu…
    L’histoire intrigante

    Points négatifs


    … mais pas assez en début de jeu
    Pas de liens sociaux avec les compagnons
    Décors du donjon pas assez variés
    Pas assez d’activités en soirée

    8
    Incroyable
    Excepté l’aspect visuel totalement retravaillé, Persona 3 Reload s’apparente plus à une actualisation du jeu original qu’à un remake. Ses options de confort, ses scènes ajoutées, ses musiques retravaillées et son esthétisation toujours plus poussée en font la meilleure version de ce troisième opus. Ses combats au tour par tour sont désormais dans l’ère du temps. S’il n’arrive pas à égaler Persona 5, duquel il a repris beaucoup d’idées qui ont fait leurs preuves, il satisfera sans aucun doute les fans de la franchise et les amateurs de JRPG.

    Tags

    PS5SEGAATLUSJRPG

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    Nero

    Rédacteur

    DÉVELOPPEUR :

    ATLUS

    ÉDITEUR :

    SEGA

    DATE DE SORTIE :

    2 février 2024

    PLATEFORME :

    PC, PS4/5, Xbox One/Series

    PRIX À LA SORTIE :

    69,99

    Testé sur PS5 grâce à un code fourni par PLAION et l'éditeur

    Table Of Contents

    1
    Les bases…
    2
    …Mais pas que
    3
    Des mécaniques remaniées

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