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  • Test The Rogue Prince of Persia - la licence se réinvente avec succès

    Par DonBear
    Publié dans Tests
    20 juin 2024
    5 min de lecture

    La licence Prince of Persia a vécu une longue traversée du désert. Les derniers bons jeux, la trilogie des Sables du Temps, a déjà plus de vingt ans. La décennie 2010 est vide de toute proposition. Puis le miracle s’accomplit : début janvier, un jeu Prince of Persia montre le bout de son nez. Un excellent metroidvania, qui m’a même poussé à en parler en vidéo. Alors, quelle ne fut pas ma surprise de voir un autre Prince of Persia débarquer en mai ! Un roguelite en bonne et due forme, et pas développé par n’importe qui ! L’un des studios maîtres du genre, Evil Empire, à qui l’on doit déjà l’excellent Dead Cells. La hype était à son comble.

    Des acrobaties et du voyage dans le temps

    Qu’est-on en droit d’attendre d’un Prince of Persia moderne ? Si on se réfère aux précédents jeux – et en mettant de côté certains épisodes oubliables –, le prince est avant tout un acrobate bagarreur capable de jouer avec le temps. Et autant le dire derechef, Evil Empire a réussi à la perfection à combiner ces éléments pour aboutir à un jeu très bien réalisé. Alors, certes, on ne joue pas réellement avec le temps, il sert en réalité qu’à justifier l’aspect roguelite puisqu’on revient au point de départ à chaque mort, soit trois jours plus tôt avant l’invasion des Huns. Parce que oui, il y a bien un scénario : le prince s’est attiré les foudres des Huns, qui envahissent la Perse. Son but est donc de repousser les envahisseurs, et il peut heureusement compter sur sa capacité à remonter le temps. Oui, le scénario tient sur un post-it, et ce ne sont assurément pas les quelques dialogues présents dans le jeu que l’on retiendra de l’expérience. Mais depuis quand est-on exigeant envers le scénario d’un roguelite ? Depuis Hades ? Je vous l’accorde, le jeu de Supergiant Games a rebattu les cartes du genre. Mais à défaut d’avoir un scénario prenant et évolutif, The Rogue Prince of Persia a un excellent gameplay.

    The Rogue Prince of Persia Screenshot

    Quand on en vient aux mains – et aux pieds – The Rogue Prince of Persia montre l’expertise de ses développeurs. Et pourtant, c’est tout simple : une attaque de base, une attaque chargée, un coup de pied permettant de pousser les ennemis et une esquive. Mais ça suffit pourtant à avoir des combats dynamiques, dont la difficulté va principalement varier en fonction du nombre d’ennemis. Soyons honnêtes, malgré le changement d’apparence entre chaque niveau, les archétypes restent identiques et sont peu nombreux : le troufion de base, l’ennemi volant, l’ennemi qui attaque à distance, le gros bourrin, etc. On trouve de nouveaux types dans les niveaux plus avancés, mais le bestiaire est encore trop peu diversifié pour l’instant pour réellement modifier le gameplay au fil de la progression. Non, ce qui va faire la différence, c’est tout simplement la présence d’adversaires équipés de boucliers : certains ennemis sont entourés d’une aura bleue, signifiant qu’ils ont une double barre de vie et qu’ils sont insensibles aux projections. Pour les en défaire, il faut soit bourriner, soit leur envoyer un ennemi dessus via le coup de pied. Et ça peut vite devenir infernal lorsque qu’on se retrouve face à cinq ou six ennemis : il m’est souvent arrivé de fuir un combat qui me semblait bien trop risqué.

    Parce que oui, la fuite est une option viable grâce à l’agilité du prince. Il s’agrippe facilement, court sur les murs, qu’ils soient représentés à la verticale ou à l’horizontale. C’est personnellement face aux phases de plateformes que je décide si un Prince of Persia vaut le détour, et c’est ici vraiment réussi. Au début, c’est vraiment très simple, et heureusement. Car au début, il va falloir un certain temps d’adaptation pour maîtriser les subtilités dans les mouvements du prince. Par exemple, lorsqu’il épuise son mouvement en grimpant sur un mur du décor, il le recharge ensuite en courant sur la partie verticale d’une plateforme, permettant d’enchaîner les deux et de prendre de la hauteur rapidement. C’est assez difficile à expliquer sans visuels, mais c’est quelque chose qu’on comprend rapidement une fois les premiers niveaux passés. La difficulté évoluant graduellement, les phases de plateformes d’après sont autrement plus coriaces et vous demanderont sans doute de vous concentrer pour les réussir parfaitement. Il y a par exemple un niveau rempli de pièges, et chaque mouvement doit être minutieusement calculé pour ne pas perdre de la vie bêtement. Certes, le jeu n’est pas radin en potion puisque l’on récupère tous nos HP à chaque début de niveau, mais un enchaînement d’erreurs s’avère souvent fatal. Tout ça pour dire que j’ai beaucoup apprécié les phases de plateformes, qui sortent de l’ordinaire par le système de course sur tous les éléments du décor, et qui offrent un défi parfaitement dosé.

    The Rogue Prince of Persia Screenshot

    The Rogue Prince of Persia est aussi le premier jeu de la licence à être un roguelite, et il s’avère relativement classique de ce côté-là. Je ne suis pas un grand expert en la matière, mais le peu de jeux que j’ai pu essayer proposait une structure similaire. À chaque essai, on dispose de deux ressources : l’or, qu’on peut utiliser pour acheter de nouvelles armes ou médaillons lorsqu’on tombe sur un marchand, et qui nous sert donc à faciliter la run en cours. La deuxième ressource, les lueurs d’esprits, permet quant à elle d’acheter des améliorations qui perdurent dans le temps, qu’on retrouve à chaque run. Ça va de l’achat de nouveaux médaillons à de nouvelles armes, en passant par l’augmentation du nombre de potions disponibles ou des points de vie. Le petit élément intéressant en plus, c’est la carte mentale, qui relie les différents PNJ et autres éléments qu’on rencontre au cours de notre aventure. Plusieurs embranchements permettent d’arriver au même point, et chacun de ses embranchements représentés par un niveau à découvrir contient un élément de lore plus ou moins important. Ça pourrait être très intéressant, mais il va falloir attendre la version finale pour se faire un avis définitif.

    Un jeu qui doit encore faire ses preuves

    Parce que oui, The Rogue Prince of Persia est un jeu en accès anticipé. Ce qui signifie que tout le contenu n’est pas encore disponible, loin de là. Dès lors que vous aurez vaincu le deuxième boss – autrement dit, après avoir passé quatre zones –, le jeu vous laissera sur votre faim en vous disant que le développement n’est pas terminé. En parlant des boss d’ailleurs, leur design n’est pas extraordinaire, mais les affronter est un moment sympathique, les deux exigeant la maîtrise parfaite de l’escalade et du timing des attaques.

    The Rogue Prince of Persia Screenshot

    Un jeu en accès anticipé donc, qui représente là le point noir de l’expérience : le contenu est assez maigre. Alors, oui, on dispose de plusieurs armes, de plusieurs médaillons à découvrir, et déjà de quelques éléments de lore à découvrir. Mais le changement d’armes n’a qu’une incidence minime sur le gameplay, et le reste est encore trop léger pour dire si le résultat final sera positif ou non. En l’état, The Rogue Prince of Persia est encore un peu chiche en contenu. Au bout de seulement quatre heures, j’ai déjà réussi à débloquer une bonne partie de l’arsenal et à atteindre la fin temporaire. Si vous hésitez à l’acheter, mon meilleur conseil est d’attendre encore quelques mises à jour pour voir le rythme de croisière, à moins bien sûr de vouloir soutenir les développeurs – ce qui est déjà un argument largement suffisant !

    Pour finir, parce que c’est suffisamment rare pour être souligné, l’aspect technique est très propre pour de l’accès anticipé. Aucun bug, aucun problème de framerate, le jeu tourne parfaitement bien. Le seul bémol vient des temps de chargement un peu longs, mais rien de dramatique non plus. L’aspect technique accompagne donc à la perfection la sublime direction artistique, qui sort du lot comparé au reste de la licence et apporte une touche inédite. Et bien sûr, les musiques sont elles aussi excellentes.

    The Rogue Prince of Persia Screenshot

    Points positifs


    pas mal d’armes différentes, d’armes secondaires et de médaillons
    les phases de plateformes très réussies
    très joli
    très agréable manette en main
    une difficulté bien dosée

    Points négatifs


    temps de chargements très lents
    la façon de courir sur les murs peu intuitive
    pas des tonnes de contenu
    un bestiaire peu varié

    7
    C'est chouette
    The Rogue Prince of Persia est un excellent jeu… Ou en tout cas, il le sera probablement. À l’heure actuelle, malgré une direction artistique de toute beauté et un excellent gameplay, le contenu est encore trop mince pour avoir une idée concrète de ce à quoi ressemblera le jeu lors de sa sortie de l’accès anticipé. J’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir, mais la frustration était tout aussi grande quand j’en voyais déjà le bout après seulement quelques petites heures. Soyez patients ou soutenez les développeurs, mais ayez bien conscience que le jeu n’est pas terminé, aussi bien soit-il.

    Tags

    Prince of PersiaroguelitemetroidvaniaUbisoft

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    DonBear

    DonBear

    Fondateur

    DÉVELOPPEUR :

    Evil Empire

    ÉDITEUR :

    Ubisoft

    DATE DE SORTIE :

    27 mai 2024

    PLATEFORME :

    PC

    PRIX À LA SORTIE :

    Testé grâce à un code fourni par #keymailer et l'éditeur

    Sommaire

    1
    Des acrobaties et du voyage dans le temps
    2
    Un jeu qui doit encore faire ses preuves

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